Initiative sur la biodiversité

La diversité de la faune et de la flore sauvages est fortement menacée en Suisse. Une initiative populaire entend mieux la protéger. Les fermes bio attachent une grande importance à la biodiversité. C’est pourquoi elles déploient des efforts supérieurs à la moyenne dans ce sens. Le Comité de Bio Suisse soutient cette initiative. Un contre-projet indirect a malheureusement été rejeté par le Parlement.

L’état de la biodiversité en Suisse est insatisfaisant. La moitié des habitats et un tiers des espèces sont menacés. Le recul de la diversité des espèces va de pair avec un recul de la diversité génétique. Ces reculs se confirment aux trois niveaux de la biodiversité: diversité génétique, diversité des espèces et diversité des écosystèmes.

Au-delà des sillons de la terre, l’agriculture trace aussi les contours de la biodiversité dans un grand nombre d’habitats. Ainsi, sans elle, nous n’aurions pas de prairies fleuries riches regorgeant d’espèces riches et variées. Toutefois, nombreux sont les animaux et les plantes à ne pas survivre à l’utilisation intensive des terres et son cortège d’engrais et pesticides chimiques de synthèse.

Commentaire de l’Académie des sciences naturelles: les mesures actuelles d’encouragement de la biodiversité sont loin de contrebalancer les effets des sources de nuisance.

Les fermes bio réalisent des performances supérieures à la moyenne, respectent des directives strictes et font état chaque année d’un grand nombre de mesures grâce à l’outil de biodiversité.

En renonçant à l’utilisation d’engrais et pesticides chimiques de synthèse, en respectant le sol et en pratiquant une rotation des cultures diversifiée, l’exploitation biologique a des effets positifs sur la diversité naturelle. De nombreuses études scientifiques le prouvent.

En Suisse, les fermes bio exploitent globalement plus de surfaces de promotion de la biodiversité que la moyenne (27 % de leur surface agricole utile), dont 15,1 % sont estimées de valeur particulièrement haute. Les fermes non bio présentent en moyenne 15,8 % de surfaces de promotion de la biodiversité, dont 7,1 % sont considérées de valeur particulièrement haute.

Si toutes les fermes suisses exploitaient leurs surfaces selon les normes biologiques, l’objectif de 30 % de surfaces fixé par la Conférence mondiale sur la biodiversité de Montréal (2022) serait déjà presque atteint.

Aux termes du nouvel article constitutionnel n° 78a Paysage et biodiversité, la Confédération et les cantons sont tenus de veiller, dans le cadre de leurs compétences respectives,

  • à la conservation des paysages, des sites construits, des monuments naturels et culturels ainsi que des lieux historiques dignes de protection;
  • au soin à apporter à la nature, aux paysages et au patrimoine culturel architectural, y compris s’ils ne font pas partie des biens protégés;
  • à la mise à disposition des surfaces, des moyens et des instruments nécessaires à la sauvegarde et au renforcement de la biodiversité.

En avril 2024, l’Assemblée des délégués de Bio Suisse a renoncé à une prise de position et ainsi soutenu celle du Comité de Bio Suisse en faveur de l’initiative sur la biodiversité.

La biodiversité est au cœur des préoccupations des producteurs et productrices ainsi que des consommateurs et consommatrices bio. Le recul de la faune et de la flore sauvages doit être inversé le plus rapidement possible, faute de quoi ce ne sera pas seulement l’existence des agriculteurs et agricultrices qui sera menacée.

À l’instar du Conseil fédéral et du Conseil national, Bio Suisse a soutenu dans le débat politique un contre-projet à l’initiative populaire, celui-ci ayant présenté un impact rapide et pragmatique, tout en impliquant les villes et les communes. Malheureusement, ce contre-projet a été rejeté par le Conseil des États, si bien que seule l’initiative populaire sera soumise à votation le 22 septembre 2024.

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