Santé des plantes

Produits phytosanitaires, santé des plantes et risques liés à l’utilisation de machines d’autrui.

Produits phytosanitaires

Les produits phytosanitaires chimiques de synthèse et non autorisés dans l’agriculture biologique (y c. les organismes génétiquement modifiés (OGM) et les produits fabriqués à partir de ces derniers ou à l’aide de ces derniers) sont interdits.

Aucun emballage vide de produits phytosanitaires interdits ne doit se trouver dans l’exploitation biologique.

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.3

Les mesures mécaniques de répulsion (filets de protection des cultures, barrières anti-limaces, pièges englués et anneaux englués) sont autorisées, ainsi que les extraits de plantes de fabrication maison (infusions, extraits et thés).

Règles valables pour tous les produits phytosanitaires (y c. organismes de biocontrôle et auxiliaires) :

  • seuls les produits commerciaux qui figurent dans la Liste des intrants du FiBL peuvent être utilisés ;
  • ces produits ne peuvent être utilisés que dans les cultures mentionnées.

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.3.2

Lutte contre les limaces

Pour les grandes cultures, l’utilisation du cuivre n’est pas autorisée, sauf pour les pommes de terre. Les quantités maximales suivantes de cuivre métal (cuivre pur) par hectare de surface traitée et par année doivent être respectées pour les produits cupriques :

  • fruits à pépins : 1,5 kg (jusqu’à 4 kg dans le cadre de la stratégie de lutte contre le feu bactérien) ;
  • petits fruits, baies : 2 kg ;
  • fruits à noyau: 3 kg ;
  • viticulture : moyenne sur l’ensemble de la surface viticole de l’exploitation : 3 kg. Quantité maximale pour des parcelles individuelles : 4 kg. Ces quantités peuvent faire l’objet d’un bilan sur une période de 5 ans. Les quantités supérieures à 4 kg par hectare et par année doivent obligatoirement être déclarées à l’organisme de certification ;
  • pour les autres cultures spéciales et les pommes de terre, la quantité maximale est celle prévue par l’OBio suisse (4 kg).

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.3.2

Tous les trois ans, les pulvérisateurs portés, tractés ou automobiles utilisés pour la protection des plantes doivent être vérifiés par un service agréé.

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.3.2

Si un emplacement de remplissage et de lavage se trouve sur le terrain d’une exploitation Bourgeon, aucune exploitation non biologique ne peut y être associée.

Si un emplacement de remplissage et de lavage commun est situé hors d’une exploitation Bourgeon, des exploitations Bourgeon peuvent y être associées, même si des exploitations non biologiques utilisent la station de lavage. L’eau de nettoyage des installations communes ne peut cependant être utilisée que si uniquement des exploitations biologiques et/ou Bourgeon y sont associées. (CLA 5/2022)

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.3.2

La stérilisation du sol à la vapeur est interdite en plein air. Parmi les exceptions (Partie II, art. 3.1.3) figure la stérilisation en profondeur pour désinfecter le sol, qui nécessite une autorisation exceptionnelle.

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.4

La régulation des adventices s’effectue grâce à des mesures culturales et mécaniques. Un désherbage thermique superficiel est en principe autorisé. Il n’est pas autorisé d’effectuer un désherbage thermique en même temps qu’un travail du sol, et ce ni en plein air, ni en culture sous abris.

Informations complémentaires :

Fiche technique du FiBL sur le brûlage (désherbage thermique)

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.4

Il est recommandé de lutter contre les rongeurs au moyen de pièges mécaniques.

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6.4

Mesures de lutte contre les adventices

La santé des plantes cultivées est déterminée par le choix d’espèces et de variétés adaptées au climat et résistantes, par le choix d’une fertilisation harmonieuse et équilibrée, et enfin par le choix judicieux des méthodes de travail du sol et d’entretien des cultures (p. ex. rotation des cultures, espèce végétale, cultures associées, intervalles de culture, distances entre les plantes, engrais verts). L’utilisation de produits phytosanitaires chimiques de synthèse est interdite. Des biotopes diversifiés comme des haies, des nichoirs ou des zones humides créent des conditions favorables au développement des ennemis naturels des ravageurs. Le choix et l’application des mesures doivent être ciblés, ce qui signifie qu’il faut ménager les organismes qui ne sont pas visés. La régulation des adventices s’effectue grâce à des mesures culturales et mécaniques. 

Informations complémentaires : Partie II, art. 2.6

  •  
  • Pause culturale avec du trèfle pluriannuel ou un mélange luzerne-graminées
  • Tenir compte de la force de concurrence des cultures
  • Alternance entre culture d’automne et de printemps
  • Sous-semis
  • Mise en place de cultures intermédiaires
  • Semis de cultures associées (légumineuse à graines avec céréales)
  • Faux-semis afin de réduire le stock semencier dans le sol
  •  

Le choix et l’application des mesures doivent être ciblés, c’est-à-dire qu’il faut ménager les organismes qui ne sont pas visés. La régulation des adventices s’effectue grâce à des mesures culturales et mécaniques. Le désherbage thermique est autorisé. Toute utilisation d’herbicides, de régulateurs de croissance (raccourcisseurs de tige, éclaircisseurs chimiques de fruits, produits de désinfection du sol, produits facilitant la récolte mécanique, etc.) ainsi que celle de défanants est interdite.

La mesure la plus efficace contre le rumex est l’arrachage manuel au moyen d’une bêche à rumex.

Les principales causes de sa propagation sont :

  • un couvert végétal clairsemé ;
  • des plantes fourragères principales affaiblies ;
  • une production et une dissémination incontrôlées de graines.

Mesures contre la propagation du rumex :

  • arrachage individuel des rumex s’il y en a peu – gourmand en temps mais efficace ;
  • sursemis en cas de forte invasion de rumex ;
  • assainissement total de prairies naturelles / champs cultivés ;
  • promotion de la chrysomèle de l’oseille (mesure complémentaire).

Informations complémentaires sur la régulation du rumex

 

Il n’existe jusqu’à présent pas de solution miracle pour lutter contre le chardon des champs en agriculture biologique.

Les principales causes de sa propagation sont :

  • des rotations chargées en céréales ;
  • un manque de cultures à enracinement profond dans la rotation ;
  • des couverts végétaux clairsemés ou faibles ;
  • du patinage, du lissage et des semelles de labour dus à un travail du sol inadéquat ou à des passages de véhicules sur des sols mouillés ;
  • un entretien insuffisant des surfaces en jachère (production de graines par les chardons) ;
  • l’absence de retournement du sol (système sans labour) ;
  • le fait de ne pas déchaumer avec des outils coupant complètement le sol en cas de travail réduit du sol.

Mesures préventives contre le chardon :

  • limiter le pourcentage de céréales dans la rotation à 50 % ;
  • intégrer des cultures sarclées dans la rotation, ou sarcler les céréales au lieu de passer la herse étrille ;
  • mettre en place des cultures dérobées (une couverture du sol aide à lutter contre le dessèchement et le lessivage) ;
  • alterner culture d’automne et de printemps.

Principes de lutte contre le chardon :

  • empêcher l’installation ;
  • supprimer les plantes individuelles et freiner les repousses (à la main) ;
  • en cas de forte invasion : déchaumage et enherbement intensif.

Il est important de ne pas oublier la régulation dans les jachères. L’approche suivante y a fait ses preuves : observer, arracher à la main, arracher avec un outil, faucher ; pour les grands foyers de chardons : assainir et empêcher une nouvelle propagation.

Informations complémentaires sur la régulation du chardon

Le succès des procédés mécaniques pour la régulation des adventices dépend de multiples facteurs, comme les conditions météorologiques, le type de sol et son état ou encore les espèces adventices présentes et leur stade de développement. Les outils de désherbage mécanique les plus courants dans les cultures sont la sarcleuse et la herse étrille.

Un travail mécanique excessif peut toutefois occasionner davantage de dégâts que de bénéfices à la culture. Outre le fait qu’elle arrache et ensevelit les adventices, la herse étrille a aussi comme effet positif de décroûter le sol.

Si la herse étrille ne suffit pas à réguler les adventices, il vaut la peine d’envisager l’acquisition d’une sarcleuse. Contrairement à la herse étrille, les sarcleuses sont dépendantes de l’interligne, c’est-à-dire qu’elles travaillent entre les lignes. Dans les cultures sarclées, le problème se situe généralement sur les lignes, qui doivent être souvent désherbées à la main. Seule la sarcleuse à doigts peut intervenir directement sur la ligne.

Informations complémentaires sur :

DLG-Merkblatt Mechanische Beikrautregulierung (en allemand)

DLG-Merkblatt Mechanische Unkrautregulierung (en allemand)

Risques liés à l’utilisation de machines d’autrui

  • Nettoyage pour la reconversion
  • Informer l’entreprise de travaux agricoles

Machine

Risque

Mesures

Pulvérisateur

Produits phytosanitaires non autorisés

Risque élevé, utiliser si possible son propre pulvérisateur ou un appareil utilisé par des exploitations biologiques

Nettoyer soigneusement le pulvérisateur (si possible hors de l’exploitation biologique) afin d’éviter une contamination par l’eau de nettoyage

Semoir

Produits de traitement des semences  / OGM

Enlever les semences conventionnelles

Souffler à l’air comprimé

Semoir à engrais

Engrais chimiques de synthèse

Enlever totalement l’engrais, souffler à l’air comprimé, rincer éventuellement avec de l’eau

Moissonneuse-batteuse

Récoltes contaminées / OGM

Procéder comme avant de battre des semences, ne pas mandater d’entreprise de battage active aussi à l’étranger

Presse-botteleuse

Agents d’ensilage ou de conservation du foin interdits

Bien refermer les distributeurs d’agents conservateurs si des produits interdits en agriculture biologique ont été utilisés

 

Les résidus ont des conséquences :

  • en cas de résidus, des analyses coûteuses sont effectuées ;
  • si le producteur est responsable, il s’expose à des sanctions.

Informations complémentaires

 

 

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